Fonction musculaire et déclin cognitif  : télécharger en PDF (218 K0)

L’étude visait à examiner la relation entre la fonction musculaire et le risque de démence (déclin cognitif) chez les femmes âgées.

Évaluation approfondie de la fonction musculaire et du risque de démence

Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont suivi 1 225 femmes. Elles étaient âgées en moyenne de 75 ans pendant une première étude de 5 ans. L’organisme de recherche a ensuite prolongé le suivi sur 10 ans. Ils ont évalué leur fonction musculaire en mesurant la force de préhension manuelle. Également en utilisant le test Timed-Up-and-Go (TUG) (pour évaluer la force des jambes). Ce test consiste à chronométrer le temps que met une personne pour se lever, marcher jusqu’à une ligne à environ 10 pieds de la chaise, faire demi-tour, revenir à la chaise et s’asseoir sur la chaise. Les chercheurs ont également évalué la fonction cognitive des femmes en utilisant des tests de mémoire et de raisonnement.

Résultats alarmants : la faiblesse musculaire augmente considérablement le risque de démence

Les résultats montrent que :

• Sur les 1 225 femmes âgées de 70 à 80 ans, 207 femmes (16,9%) ont développé une démence tardive. Les femmes ayant une faible force de préhension (16,0 kg) présentaient un risque 2,27 fois plus élevé de développer une démence tardive par rapport à celles ayant une force de préhension plus grande (25,8 kg).
• De plus, les femmes les plus lentes dans leur marche (12,4 secondes) avaient un risque 2,10 fois plus élevé de démence tardive que celles marchant plus rapidement (7,4 secondes).
• Les femmes avec une faible force de préhension (<22 kg) ou une marche lente (>10,2 secondes) avaient un risque accru de développer une démence tardive, indépendamment de la présence de l’allèle APOE ε4, un facteur de risque génétique. Les femmes combinant faiblesse musculaire et présence de l’allèle APOE ε4 avaient un risque 3,19 fois plus élevé de démence tardive.
• En ce qui concerne la diminution de la fonction musculaire sur 5 ans, chaque diminution de 1 kg de la force de préhension était associée à un risque relatif de 7% à 9% plus élevé de démence tardive, d’hospitalisation ou de décès. Les femmes ayant la plus grande diminution de la force de préhension avaient un risque 1,94 fois plus élevé de développer une démence tardive. Celles ayant les plus longs temps au test de marche (TUG) avaient un risque 2,52 fois plus élevé.

Conclusion de cette étude

Cette étude montre qu’une faiblesse de la force de préhension, une marche plus lente et une diminution des capacités physiques sur une période de 5 ans sont des facteurs de risque de déclin cognitif, indépendants de facteurs génétiques. Ils recommandent d’intégrer des mesures de la fonction musculaire dans le dépistage de la démence. Cela a pour but didentifier précocement les personnes à haut risque. Les tests simples tels que la force de préhension et le test de marche TUG peuvent être utilisés par les médecins qui vont évaluer ces capacités et diriger les individus à risque élevé vers des programmes de prévention axés sur des facteurs de mode de vie modifiables, tels que l’alimentation, l’exercice et le tabagisme. Cependant, nous rappelons qu’il est important de noter que les résultats de cette étude ne peuvent pas être généralisés à d’autres populations, tels que les hommes ou les femmes plus jeunes, car il est nécessaire de poursuivre les recherches pour mieux comprendre la relation entre la fonction musculaire et les différents types de démence.

Sources :

Are Serum 25-Hydroxyvitamin D Deficiency and Insufficiency Risk Factors for the Incidence of Dynapenia? Delinocente et al. (2022). Calcified Tissue International, 1-8.

Image source : « Photo gratuite une femme seule confrontée à la maladie d’alzheimer » Freepik.